LES ZONES HUMIDES ET LEURS BÉNÉFICES

Zone humide d’un étang de la Bièvre

Les bénéfices des zones humines ont fait l’objet d’un article dans le Castor n°86 :
–       Contribuer à la dépollution des milieux aquatiques,
–       Renforcer les dispositions contre les inondations,
–       Porter une biodiversité spécifique singulièrement riche.
Mais ce ne sont pas les seuls ! Le présent article développe les autres avantages des zones humides.

Les zones humides, précieuses alliées face aux sècheresses et aux canicules

Avec le dérèglement climatique, les villes sont les premières touchées par les canicules : elles souffrent du phénomène d’îlots de chaleurs. L’été 2019 illustre bien ce phénomène. Dans certaines villes françaises, les thermomètres ont dépassé pendant plusieurs jours les 40 degrés. La nuit, les températures ne redescendaient pas sous le seuil des 20 degrés alors qu’en campagne, elle pouvait être de 8 à 10 degrés inférieures : l’urbanisation des lieux et leur manque de verdure ne permettaient pas de faire redescendre la température.

Face à cet air suffocant, les zones humides offrent une aide efficace. Ayant stocké l’eau, elles la libèrent progressivement, rafraîchissent l’air ambiant en l’humidifiant par la lente évaporation de l’eau et la transpiration des plantes que l’on y trouve. Elles influencent ainsi la température atmosphérique en la refroidissant. Les zones humides luttent également par ce phénomène contre les sècheresses. Pour rendre nos villes plus vivables durant ces épisodes, nombreuses sont les communes qui réfléchissent à faire entrer davantage de zones humides en ville. Ainsi le plan « Parispluie » met en œuvre la récupération des eaux de pluie pour -entre autres objectifs écologiques- multiplier les îlots de fraîcheur.

Les zones humides aident les citadins à se sentir mieux en ville

Des études l’ont montré, les zones humides absorbent une partie des nuisances sonores des villes, comme de véritables éponges à bruit. Elles sont également des espaces frais où il fait bon se ressourcer et se reposer : l’accès à la nature en ville demeure un facteur essentiel pour le bien-être des habitants. Lieux de promenades où l’on peut croiser petites et grosses bêtes et où l’on peut sentir fleurs et plantes, les zones humides permettent à chacun de prendre un bon bol d’air. Ponton d’observation, passerelle, panneaux d’information et bancs permettent aux visiteurs de profiter et mieux comprendre leur richesse biologique tout en découvrant au plus près faune et flore aquatiques.

Les zones humides, leviers économiques et attraits touristiques

Poissons, roseaux et herbes pour la vannerie, plantes médicinales ou encore fruits… les zones humides regorgent de ressources qui peuvent s’avérer être de sérieux atouts économiques, touristiques et pédagogiques pour les villes. Lieu de randonnée, elles attirent touristes et autres curieux. Les possibilités de sorties naturalistes, de découvertes pédagogiques pour les scolaires qu’elles offrent sont aussi un atout non négligeable pour qui veut développer et diversifier les services de son territoire.

Cela peut passer par la réaffectation des sols des lits majeurs occupés aujourd’hui essentiellement par l’urbanisation, les terres agricoles ou les forêts (en majorité des peupleraies)

Les zones humides stockent naturellement le carbone

L’un des principaux gaz responsable du réchauffement climatique. Les tourbières, territoires où les débris végétaux se dégradent de manière incomplète dans un milieu saturé en eau, permettent de stocker 25 à 30 % du carbone dans les écosystèmes terrestres alors qu’elles ne couvrent que 3 % de la surface. Les tourbières stockent donc deux fois plus de carbone que l’ensemble des forêts du monde. Leur préservation est donc vitale. Il est à noter toutefois que les zones humides produisent du méthane dont l’effet de serre est 20 fois plus élevé que celui du CO2.

Malgré tous leurs atouts, les zones humides n’ont pas encore attiré l’attention de tous les élus.

Les projets immobiliers drainent, assèchent, comblent les zones humides. L’urbanisation forcenée tend à concentrer la population dans des espaces minéraux en ignorant tout le potentiel qu’ils pourraient tirer de la cohabitation avec les zones humides.

Une fois encore nous nous trouvons face à une contradiction majeure entre les objectifs économiques et la préservation de la biodiversité. La primauté sera-t-elle toujours donnée à l’économie au détriment de la biodiversité ?

Les Amis de la Vallée de la Bièvre, aux côtés de l’ONF, du SIAVB et d’autres associations locales, s’emploient à défendre les zones humides, les sauvegarder ou les restaurer, auprès des commissions et instances de décisions comme la Commission Départementale de la Nature et de la Protection des Sites auprès des Préfectures de l’Essonne et des Yvelines. Ils dénoncent et alertent les pouvoirs publics lorsqu’elles sont menacées, allant jusqu’à mener des actions en justice.

 

Sources : France Nature Environnement (FNE), Natureparif, Conseil National de la Protection de la Nature, Office National des Forêts (ONF), Syndicat Intercommunal d’Aménagement de la Vallée de la Bièvre (SIAVB), Agence Française pour la Biodiversité, Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICF)

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