Cinq mois après sa mise en service, la ligne V (service de navette entre Versailles et Massy) n’a toujours pas trouvé sa vitesse de croisière. Trop de trains supprimés au dernier moment, parfois alors même qu’ils sont annoncés sur l’application IdF Mobilités, souvent aux heures de pointes où leur fiabilité est cruciale pour les utilisateurs. Beaucoup de nouveaux utilisateurs découragés attendront que le service promis soit au rendez-vous pour le tenter à nouveau. Au moment où l’on essaie de pousser les habitants de la vallée de la Bièvre à délaisser leur voiture au profit des transports en commun, changement climatique oblige, c’est un très mauvais signal que la SNCF envoie à tous ceux qui était prêts à changer leurs habitudes.
La raisons invoquées par la SNCF laissent songeur : pas assez de conducteurs, pannes de matériel roulant. Il est vrai que les dépenses somptuaires des nouvelles lignes du Grand Paris Express, dont il faudra aussi financer le fonctionnement, mettent sans doute à plat un budget déjà très fragile et que le prestige de ces opérations est sans commune mesure avec celui de la ligne V !
Pourtant, de nombreux élus, la présidente de la Région IdF Valérie Pécresse en tête, étaient venus inaugurer la ligne V le 4 décembre dernier pour saluer cette solution innovante. Pour que cet enthousiasme initial soit transformé en succès, il aurait juste fallu anticiper un peu l’embauche des conducteurs et affecter à cette ligne du matériel fiable (on n’ose pas dire « neuf »). Finalement pas grand chose et pour pas très cher…